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Une amie peintre à laquelle j’ai révélé la peinture de Claude Gesvret a prononcé ces mots admiratifs, « OUVERTURE.FERMETURE ». En 1995, j’avais défini ainsi l’art du japon dans une revue franco-japonaise, « la perfection par l’inachèvement ».
« Comme tous les grands lyriques Claude Gesvret transforme en lumière le mouvement.»

                                                                     Hubert Lucot
                                                                                    2015                                                                                                                                                         

Quel est cet élan qui relance
recouvre ces points forts de l'oubli ?
C'est par un labeur continu que se déchifre l'epace intérieur
que peu à peu la matière onctueusede pigments
dévoile en gestes contenus,
maintenant l'un et son double,.
                                                                     Jeanne Gatard
                                                                                     2018
UN CORPS A CORPS PICTURAL (extrait)

...On comprend mieux par les commencements. Des Beaux-arts de Lorient à ceux de Paris, Claude Gesvret creuse sa pratique avec ferveur et lucidité. Ses premiers travaux réalistes : toits, façades, autoportraits, édifices urbains, dans le souvenir de De Staël ou de Robert Delaunay, condensés et maçonnés avec autorité, le conduisent naturellement au «passage de la ligne». Alors, par des gestes brefs ou prolongés, déjà réitérés et morcelés, à l’aide d’une pâte grumeleuse et d’une chromie contrastée mais plutôt assourdie, il architecture ses toiles patiemment, accumulant et superposant formes, signes et repères bord à bord, jusqu’à la dilution de ses unités. Dans les années 1980, au sein des non-couleurs interstitielles qui à présent codifient le champ, se font jour en contrepoint des formes géométrisantes, tel un garde–fou à d’éventuels égarements. Au cours de la décennie 1990, les textures de ses formats à l’huile ou à l’acrylique se relâchent et hébergent des zébrures, des rayures, des filaments, des froissages ou des collages, posés en couches, en sous-couches et en chevauchements, rehaussés par la lueur ardente de passages crayeux, qui exaltent l’intensité du rendu, sans altérer sa cohérence. Les années 2000, toujours à partir des mêmes schèmes, récapitulent les acquis précédents sous un éclairage inédit. Les masses se dilatent, les imbrications de formes stables et fusantes rythment l’équilibre de la toile et les zones lacunaires contribuent à sa respiration, après tant d’effervescence. Puis, dans les années 2010, les blancs et les réserves gagnent du terrain, les coloris s’allègent, mais les formes tourbillonnantes, ventilées à la manière de bourrasques et agrégées en ilots de matière mouvante saupoudrée de noirs profonds, poursuivent leur dialogue avec les longues bandes intriquées et décalées, qui donnent la mesure terminale de cette œuvre exempte de temps mort.
Maintenant si on devait obligatoirement apparier la peinture de Claude Gesvret à une famille d’esprit, ce ne serait pas l’informalisme, trop hybride, mais sûrement la filiation expressionniste. Forte de ses variations unitaires, effusives et pétrie d’humanité, sa présence inquiète nous ramène à l’ordre du relatif et la situe à un niveau d’exigence fondamental.


                                                                                       Gérard XURIGUERA
                                                                                                     11 Mai 2014